Le tic tac de l’horloge résonnait comme des coups de canons dans les oreilles de Shaynah . Cela faisait un peu plus d’un quart d’heure qu’elle était assise sur cette chaise inconfortable à la matelassure trouée. En face d’elle, rien. Tout du moins pas grand-chose hormis un bureau à l’allure glaciale et une vitre sans teint juste au dessus. La salle d’interrogatoire. Cette pièce confinée ; constamment plongée dans une pénombre qui pouvait limite rendre claustrophobe, aux murs d’un gris morne avec sa camera dans le coin, hors d’atteinte, qui tournait presque 24h/24 ; elle l’a connaissait plus que bien. Sauf que d’ordinaire, elle se trouvait de l’autre coté de la vitre, là où elle n’avait rien à craindre. En sureté…Elle se massa les tempes du bout des doigts en essayant tant bien que mal de trouver une position où la barre transversale de la chaise ne lui rentrait pas dans les reins. Le vieux cuir du siège grinçait à chaque mouvement sous sa jupe de tailleur avait quelque chose se stressant, la forçant à ne pas trop bouger. Cruel dilemme : supporter le contact froid dans son dos ou subir les gémissements du cuir ? Elle se dit que finalement elle comprenait mieux pourquoi ils avouaient tous assez vite ici. Rien que cette satanée chaise était une torture à elle toute seule.

La porte s’ouvrit sans le moindre bruit, laissant un léger courant d’air s’infiltrer dans la pièce et venir chatouiller les pieds nus de Shaynah. Un homme à la carrure imposante s’avança vers le bureau sans jeter le moindre regard vers elle. Yoseph Eitan était le chef de la section Kidon, la cellule spéciale du Mossad chargée des éliminations physiques, mais aussi l’un psychologue de l’agence. Il s’assit sur le bureau, soutenant un peu son poids sur sa jambe droite tandis que l’autre commençait à se balancer par pur reflexe.  Le bruit mat d’un dossier qu’il poussa lourdement sur la table sonnait déjà comme une accusation sans qu’il n’ait à ouvrir la bouche, puis il le fit glisser vers elle. La chemise de papier grise comportait une grande étiquette blanche où des lettres tapées à la machine s’y détachaient. « Lisez.» La voix caverneuse de l’agent Eitan ressemblait vaguement au grondement d’un ours que l’on vient de sortir de son hibernation. Inspirant lentement, Shaynah lu à haute voix, sans trembler et sure d’elle. « Dossier 823-KA2-MD ; Shaynah Leah-Jill Dayan ; Code ‘Shoshanna’ ; Affiliation Sayeret Matkal » Et pourtant son assurance s’évapora à mesure que les mots s’élevaient dans la pièce .Elle n’en croyait pas ses yeux. C’était son dossier. Un document classé limite secret défense que même la personne concernée ne pouvait avoir accès en temps normal…Sauf en cas de faute grave. «  C’est une blague ?! Je… » Le regard assassin qu’Eitan lui jeta fit mourir la remarque qu’elle allait lui jeter à la figure. Une blague, une mauvaise plaisanterie…Quelle douce utopie que cela. Ce n’avait rien d’une mascarade. Elle le savait. Mais elle fulminait intérieurement. Ils lui balançaient tout ça ‘juste’ pour une bourde chez les Sayeret Matkal  . Ses cinq années d’ancienneté dont 4 chez les Kidon et ses deux années dans l’unité de Tsahal n’allaient pas suffirent pour lui sauver la mise.Yoseph Eitan se passa la main sur son front dégarni comme pour repousser en arrière une mèche de cheveux qui devait s’être fait la belle depuis belle lurette. « Je sais ce que tu vas dire, et tu sais aussi ce que je te répondrais. Je n’ais pas fais d’allusion l’accident…Et si ce n’était pas pour ca que je te sors ton dossier ? » Shaynah  garda le silence, fouillant dans sa mémoire à la recherche d’un événement qui aurait pu conduire à cette situation. Mais rien. Pourtant elle sentait bien que l’affaire avec les  forces spéciales de Tsahal était quand même à l’origine de cette réunion. « Je voudrais que tu me parle de ton passé. » Elle entrouvrit la bouche, abasourdie. A quoi cela rimait ? Qu’est ce que cela allait changer a ce qu’elle avait fait ? Ce n’avait aucuns sens … « Eitan, vous êtes la en temps que mon supérieur ou en temps que le psychologue charger de vérifier l’état mentale des candidats pour l’Agence ? Parce que si c’est le deuxième choix, cela n’a ni queue ni tête ! J’ai passé les tests annuels obligatoires sans aucuns soucis, alors pourquoi tout ce cirque ?! » Elle avait repoussé le dossier, croisant les bras sur sa poitrine. Sa voix s’était un peu élevée sans qu’elle ne le contrôle. La situation ne lui plaisait pas du tout. « Tu as raison, cela n’a peut être aucun sens pour toi, mais je te demanderais de répondre à toutes les questions que je te poserais. Pas la peine de discuter, prend ca comme un ordre direct de ton supérieur. »

Shaynah n’en revenait toujours pas, décidément il y avait vraiment un truc qui clochait. Elle jeta un rapide coup d’œil à la camera, le point rouge lui indiqua qu’elle était en marche. Etait ce mauvais signe ? « Mon père est Ibrahim Yeal Dayan membre de la Knesset , et ambassadeur d’Israel aux Etats Unis. Il est le petit fils de Moshe Dayan, que je n’ai pas besoin de présenté. Ma mère est Adaya Dayan née Hiléni, elle est instructrice pour la section féminine de Tsahal depuis 30 ans. Je suis née à Tel Aviv un 15 Aout…Que voulez vous que je vous dise ? J’étais une gamine normale ! Bon d’accord, j’avoue qu’au lieu du parc pour enfant dans la banlieue de Tel Aviv, j’avais plus l’habitude de traîner sur le Camp d’Entrainement avec ma mère. Mais sa change quoi ? Je suis allée à l’école comme n’importe quels mômes. La primaire c’est bien passé sans histoires puis je suis allée au collège, puis au lycée…C’est fou comme plus on grandit plus on est débile ! Ce satané conflit israélo palestinien fait rage jusque dans les classes ! L’étoile de David n’est pas des plus apprécié qu’en 45 et je peux vous dire qu’il y en a eu des bastons… J’ai passé mon bac scientifique ainsi que deux années de fac à Paris. Mais je ne suis pas faite pour les études. Non pas que j’étais nulle, j’avais environs 14 de moyenne donc bon ce n’est pas trop mauvais…Sauf que depuis toute petite j’ai baigné dans l’atmosphère des Camps d’Entrainement, à jouer avec des répliques d'armes et tout, c’est CA qui me plaisait… » Tel un gamin qui récite une Fable de la Fontaine pour la cinquantième fois, elle passa en revue les événements marquants de son passé. Sans rentrer dans les détails, de toute manière ce n’était pas ce que cherchait Eitan, elle parla de son mariage avec Noah – l'agent du NSA qu’elle avait rencontré durant ses trois années à New York et qui l’avait suivie a Tel Aviv , de la naissance de sa fille, du divorce...Quand elle évoqua l’accident sur le terrain de son grand frère, elle ne pu s’empêcher de marquer une pause. L’homme en face de lui savait ce parfaitement ce qui c’était passé ce jour là, lui ayant perdu son fils alors que son frère a elle se retrouvait prisonnier de son propre corps. Refaire le tour de sa vie ne prit pas longtemps et pendant ce lapse de temps, Eitan n’avait pas bougé d’un pouce, l’écoutant sans broncher. « Avez-vous d’autres activités en dehors du Mossad et des Sayeret Matkal ? » « Si vous parlez d’activités du style Agent Double, vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu’au coude ! A part ça oui j’ai des activités extérieures ! Je ne compte pas passer ma vie dans la poussière du désert ou en planque à attendre de descendre un éventuel terroriste ! Je vais en boite avec des amies, j’élève ma fille du mieux que je peux et loin du Mossad... »

Eitan prit le dossier et commença à le feuilleté en énumérant les missions d’elle avait effectuée au cours de ces 4 dernières années. « Vous avez participé au raid sur l’aéroport de Beyrouth , à l’organisation de l’assassinat de deux dirigeant du Hamas ainsi qu’un joli nombre de membres d’une cellule terroriste, et j’en passe…Ainsi que de nombres missions avec les Sayeret Matkal  dont je n’ais pas les détails. » Shaynah commençait à voir où il voulait en venir. Elle avait raison, la bourde de la semaine dernière était belle et bien la raison de cette entretient…Alors pourquoi le passage sur son enfance ?« Votre parcourt est exemplaire…Et pourtant. »Il parut soudain plus fermé que d’ordinaire, comme si ce qu’il allait dire le mettait en quelque sorte d’humeur massacrant. Shaynah remarque ce changement d’habitude, et elle sentait venir un truc pas bon du tout pour elle. « Il y a une semaine, une opération a été mené conjointement avec le Mossad et les Sayeret Matkal de Tsahal prés d’une école juive au centre de Tel Aviv. Les tireurs d’élites de chaque section étaient placés sur les toits alentours, pendant que les équipes au sol prenaient connaissance de la situation. Vous en souvenez vous ? » Evidement qu’elle s’en souvenait. Chaque soir elle revoyait les images à la télé locale qui avait fait chou gras de l’histoire, même si elle ne connaissait en rien les détails. Elle revoyait les enfants à chaque fois que son regard se posait sur sa fille. Tout était gravé dans sa mémoire. Alors oui elle se souvenait.

C’était un Jeudi Matin ordinaire qui aurait pu être tout à fait banal si un appel anonyme disant que 6 hommes lourdement armés avaient prit en otage une école primaire juive n’avait ébranlé l’Agence. Les menaces d’attentats n’étaient jamais prises à la légère et même si certaines n’étaient que des fausses alertes, celle si ce révéla tragiquement vraie : deux de ces hommes avaient des charges explosives sur eux et qu’ils avaient pièges plusieurs accès. « Quel poste aviez-vous ? » Inspirant profondément, elle lui donna tous les détails afin de répondre à sa question. Cela fait 2 ans qu’elle avait intégré les tireurs du Sa-Ma et s’est armé d’un Accuracy Inter L96A1 , qu’elle s’était postée sur le toit juste en contre haut d’une des salles où c’est ordures avaient enfermés une parties des gosses et des instits. Dans leurs oreillettes, l’ordre de ne pas tirés avait formellement été donné et elle avait échangé un regard avec son collègue à ce moment là. Ils n’avaient pas besoin de se parler, ils voyaient là même chose. Ils pensaient la même chose. « Nous étions deux sur le même poste et franchement, ce que nous voyions avez de quoi vous donnez l’envie de leur foutre une balle entre les deux yeux ! » Eitan n’eu pas l’air de comprendre…Logique, le rapport n’avait pas encore été écrit. Elle n’avait pas eu le temps et son coéquipier du jour non plus d’après ce qu’elle savait. Elle ignorait par contre si des agents du Mossad avaient les même vue qu’eux ce jour là…Si c’était le cas, ils auraient retranscrit ca quelque part…Alors elle poursuivit, décrivant la scène qu’ils voyaient a travers leur viseur.

Une des institutrices était attachée sur une chaise, dos à dos avec une gamine de six ans en larme. La mise au point précise de leur lentille permit a Shay et son collègue d’apercevoir une partie du dispositif mis en place tout autour d’eux. S’ils n’étaient pas des experts dans le déminage, ils n’avaient pas de peine à imaginer qu’au moindre mouvement brusque d’une des deux, la charge qui était reliée à la chaise aurait assez de puissance pour mettre en ruine une bonne partie de l’étage. « Je n’ai pas eu vent de cela » dit il en grognant et plongeant son regard dans celui de Shay qui le soutint vaillamment. « Vos hommes étaient toujours en train de sécurisé les lieux en déminant et en sabotant les pièges que nous on gentiment offert ces fous furieux ! Les autres, je crois qu’ils n’avaient pas la même vue que nous.» Un reniflement de la part de son supérieur et il l’invita à continuer. Elle prit quelques secondes avant de répondre, tentant de remettre ses idées au clair et dans l’ordre pour ne pas s’embrouiller. Shay jouait son avenir à ce moment là et elle en avait pleinement conscience. Ils venaient de faire un court rapport de ce qu’ils avaient sous les yeux à leur chef de section et attendaient les instructions lorsque les événements ont accélérés soudainement. La porte de la salle de classe s’était ouverte sur un autre homme cagoulé tenant dans ses mains M16A2. Un mouvement de panique gagna les enfants déjà terrorisé et un petit garçon qui devait avoir à peine huit ou neuf ans chercha à s’enfuir par la porte. Mal lui a prit car l’homme qui venait de faire son entré le saisie par la nuque et l’entraina dans une autre pièce, loin de leur champs de vision. Ce qui arrivait au garçon, elle n’avait jamais su mais elle était loin d’être optimiste sur le sors qu’on lui avait réserve. Et pendant ce temps là, la gamine et son institutrice étaient encore assises sur la chaise et essayaient de ne pas sursauter trop fort de peur de faire tout sauter ! « Nous avons entendus les coups, c’est pour ca que nos hommes n’ont pas tirés ! Alors pourquoi vous l’avez fait Nom de Dieu !? »

Oui pourquoi ? Pourquoi son index avait pressé la détente ? Pourquoi son esprit lui avait dit que c’était la meilleure chose à faire ? Si elle l’avait su, l’aurait elle fait ? Alors elle s’emballa, se levant d’un bond en envoyant tomber à la renverse la chaise dans un bruit métallique qui résonna de longue seconde. « Aux dernières nouvelles les Sa-Ma et les agents du Hamisrad ne sont pas sur la même fréquence radio ! Non nous n’avons pas entendu beugler vos agents car entre l’oreillette et le bouchon dans l’autre oreille on n’entend pas des tonnes de trucs ! » Se rendant compte qu’elle avait outrepassé les frontières du respect entre un agent et son supérieur, elle releva d’un geste rageur la chaise avant de s’y réinstaller, croisant de nouveau les bras. Oui ils n’avaient pas entendu les ordres si discret des agents du Mossad mais cela était simplement du au bouchon qui protégeait son tympan de la détonation du L96A1.Mais dans son oreillette, l’ordre de tiré des qu’une cible serait visible et uniquement si cela ne mettait pas en danger le reste de la mission avait été donné. Alors elle avait tiré. Certes Shaynah était du genre impulsif, mais elle savait prendre le temps d’analyser les situations délicates, et dans ce cas là, elle ne voyait que cette solution ! Elle avait prévenue son supérieur de ce qu’elle allait faire en plus détaillant précisément ce qu’elle voyait. Mais ils n'avaient pas pensés a ce qu'ils ne voyaient pas. Elle n’a pas vue l’homme cagoulé tapis dans un coin, caché dans l’angle mort de 3 équipes de tireurs…Sous le bureau.

Dans un monde parfait (déjà il n’y aurait pas eu l’attaque d’une école), voilà comment ça aurait du se passer : Premier tire synchro avec les autres tireurs -> les deux hommes-bombes abattus une balle dans le front, celui qui avait abattue l’enfant aurait eu droit a une balle dans la nuque, le reste aurait été l’affaire des agents du Mossad. Voila le plan de base, celui que les autres avaient validé et attendaient de pouvoir mettre à l’œuvre. Aucun de ces tireurs n’eu de doute sur l’issue de l’affaire, ils n’en n’étaient pas à leurs coups d’essais. Et leur taux de réussite était assez surprenant. Sauf que, comme pour Candide qui découvrait que le monde était loin d’être une utopie,  pour une raison qu’un Dieu seul pouvait connaitre, ce plan qui semblait être au poil fut un vrai fiasco. Le résultat ?  Un vrai massacre. Alors oui la première partie fut une réussite avec la mort propre des deux kamikazes mais l’inconnu de l’équation vint fausser le résultat.  Sortant de l’angle mort, apparaissant comme par magie dans les viseurs des tireurs, le troisième homme ouvrit le feu à l’aveugle dans la salle, déclenchant une panique sans nom dans les rangs des agents présent sur le terrain. Ordres et Contre ordres fusaient dans les oreillettes, mais le seul qui parvint clairement aux oreilles des équipes du Sa-Ma fut leur retrait. Dans la confusion générale, une équipe du Mossad était parvenue à reprendre un semblant d’ordre et d’entrer dans le bâtiment pour réceptionner d’éventuels terroristes qui chercheraient a s’enfuirent. Ce qui se passa après le tire des équipe du Sa-Ma ? Shaynah ne l’apprit que lorsqu’elle et son coéquipier rejoignirent les autres dans la zone de contrôle mobile…

En plus des preneurs d’otages, le nombre de mort fut porté à 15 dont 7 enfants qui n’avaient même pas encore fêtés leur dixième anniversaire. Alors oui, les dispositifs qu’ils avaient installés un peu partout dans le bâtiment ne s’étaient pas enclenchés, évitant ainsi un bilan considérablement plus lourd. Mais parmi les corps sans vie qui furent sortie de l’école recouvert d’un drap blanc, on comptait deux agents du Mossad victimes des tires d’un des hommes cagoulés. Un bilan lourd. Un poids sur les épaules du Sa-ma et particulièrement sur les épaules des deux tireurs qui avaient pressés les détentes à la même seconde. « Je ne dors plus depuis. Tout les soirs, après avoir couché ma fille, j’entends les cries et les pleurs de ces enfants et de leurs familles. C’est une torture… » Un long silence s’installa dans la Salle d’Interrogatoire. Le temps s’embla s’étiré indéfiniment. Puis Eitan brise le silence. « Je ne sais pas ce qu’il en est de ta situation chez les Sa-Ma, mais en ce qui concerne le Mossad, vous passez désormais en Sayan. » Le dernier mot sembla résonna dans sa tête, comme un écho lugubre que son cerveau ne voulait comprendre. Elle passait Sayan … Se répétant cela de longues secondes, elle mit un certain temps avant de vraiment se rendre compte de la signification de ces mots « Je suis virée ?! » demanda t’elle dans un souffle alors qu’elle craignait la réponse. Et les deux secondes que prit Eitan avant de répondre lui parurent durer une éternité. « Estime-toi heureuse de ne pas l’être ! Non tu es un agent dormant désormais, du moins le temps que l’enquête se face. C’est aussi pour pouvoir te mettre en sécurité… »

Alors il lui expliqua. Le risque de représailles liées aux conséquences de cette opération n’était pas négligeable et même si aucunes fuites informant le groupe ayant revendiqué l’attaque sur l’identité des tireurs n’avaient étés signalées, des précautions étaient à prendre. Le tireur qui, comme elle, avait serré son index contre la gâchette passait lui aussi en Sayan dans la même optique : la protection des agents. Ceux qui avaient bénéficiés de ce programme avaient du faire d’importants sacrifices et pour certains, un changement radicale de vie avait été imposés. « Cela serait le mieux pour toi et ta fille. Nous ne changeons pas vos identités car la menace n’est pas confirmée mais nous te conseillons vivement de quitter le pays et au plus tôt. » Son expression se ferma lorsqu’elle planta son regard dans celui de son supérieur et ami. Elle avait conscience que quitter Israël serait un avantage mais ce qu’elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi il lui avait demandé de raconter ce qu’elle avait fait de sa vie avant le Mossad et les Sa-Ma. « Voudrais tu vraiment que t’as fille ai vision de l’enfance et de sa jeunesse que toi ? Connaitre comme tu l’as connu l’angoisse de ne pas revoir revenir sa mère ? Serais tu contente si elle disait : Maman, plus tard je veux être comme toi ? » Sur ces dernière paroles il se leva et  sans cérémonies aucunes, il quitta la pièce en refermant la porte derrière lui. Il la laissa là, seule avec ses pensées et ses doutes alors que ses yeux fixaient sans vraiment le voir le papier qui stipulait sa mise a pied et les consignes qu’elle allait devoir suivre …
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Cela fait maintenant 2 an que Shaynah à quitté Tel Aviv a bord d’un vol militaire en partance pour les Etats Unis avec sa fille et l’autre agent nouvellement Sayan. Pourquoi les USA ? Pour dire vrai elle aurait plutôt aimer partir en Nouvelle Zélande ou en Croatie mais sa double nationalité obtenue suite à son mariage - une condition que souhaite son ex belle famille pour leur union - l'orienta grandement dans sa décision finale . Cette mise a pied fut vécue comme un véritable échec pour elle, et même si la dépression la frôla de nombreuses fois, c’est devant le regard émerveillé de sa petite fille sur son nouveau lieu de vie qu’elle puisait la force de ne pas se laisser couler ? Depuis, malgré l’argent que son père lui envoie régulièrement, elle ne peut rester inactive. Alors quand elle n’arpente pas les soirées une fois Amalia couchée ou chez la nourrice, c’est dans l’Armée qu’elle à trouver de quoi assouvir cette passion qui la dévore. Les personnes aux courants de son passif ne se comptent que sur les doigts d’une seule main et depuis une année maintenant, Shaynah mets ses talents de plurilinguisme aux services des renseignements américains tout en restant en contact avec le Mossad. Si elle a tiré un trait sur son enseigne vie ? Vous n’avez qu’à regarder sous son lit, ouvrir le cadenas qui scelle l’étui de son Accuracy Inter L96A1 et vous aurez une partie de la réponse.